Pleine conscience – regards croisés : retour sur la journée de l’ASAT-SR

Catherine Corbaz est professionnelle de la formation. Elle est responsable d’équipe. Membre du comité ASAT-SR, elle prépare sa certification en organisation.


Pour la journée de formation annuelle de l’ASAT-SR, 18 personnes ont bravé une météo tempétueuse pour se retrouver à Nyon. Le thème de la journée visait d’une part à croiser les regards sur la pleine conscience et l’Analyse Transactionnelle et d’autre part, à partager un moment d’échanges de convivialité au sein de notre association.

Introduction à la pleine conscience : de quoi parle-t-on ?

Sarah Petitpierre, intervenante psychosociale, nous a présenté ce qu’est la pleine conscience et nous a tout de suite mis dans le bain avec un exercice de centration sur soi et de respiration. Bien que le sujet soit vaste, elle nous a expliqué que l’essentiel est dans la respiration et l’écoute de son dialogue intérieur, afin de calmer notre mental. Un sujet que les Analystes Transactionnels connaissent bien. De sa présentation, j’ai retenu deux points inspirants.

Premièrement, la métaphore de l’avion pour illustrer le fonctionnement du mental, de l’égo. Lorsque je prends l’avion, je fais confiance au pilote pour m’amener à destination. Pourtant à tout moment le pilote peut lâcher le guidon et brancher le pilote automatique. En tant que passagère, je ne remarque rien et j’arrive sans encombre à destination. Vous l’aurez compris, l’avion c’est notre corps, le pilote notre moi et le mental, c’est le pilote automatique. Il se branche et nous permet de quitter l’instant présent, pour penser à demain, à hier, à ma prochaine, séance, aux courses, etc.

Deuxièmement, la bienveillance que la méditation en pleine conscience implique : il n’y a rien de faux, ni de juste. Qu’une pensée surgisse après dix secondes de calme intérieur ou trois minutes, c’est bien. Je l’accepte et je reviens poser mon attention sur ma respiration. Il y a un bel exemple d’Okness. Il s’agit d’être là ni plus, ni moins.

Braies par Eeberhard grossgasteiger. Pexels.

L’AT en pleine conscience, continuité ou changement de paradigme ?

C’est Evelyne Papaux, TSTA-E, qui a pris la parole pour le deuxième exposé. Sa présentation fut un témoignage sur son cheminement professionnel et elle nous a partagé les pépites qu’elle a trouvées dans la méditation :

  • importance des sensations
  • lâcher-prise et apaisement
  • bienveillance et reliance
  • acquiescement à ce qui est

Puis elle nous a présenté son éclairage sur des modèles de l’AT et la notion de pleine conscience, en partant des États du moi de Berne, de l’Adulte intégrant, le Mindful Adult de Gregor Žvelc et finalement la conscience selon Wells, qui se rapproche le plus de sa compréhension actuelle. Finalement, pour elle, il s’agit de pratiquer l’AT en pleine conscience dans le changement et la continuité, en gardant un regard de Martien·ne sur les modèles et bien sûr sa pratique. Ainsi le modèle des positions de vie n’est plus seulement une grille de OK entre moi et moi, moi et toi et moi, toi, les autres, mais est devenu un « je suis, tu es » interdépendant, pendant d’une vision altruiste et socio-responsable du monde, une Okness, bien plus vaste que le je suis OK, tu es OK.

A la recherche de notre force tranquille : l’AT en alliance avec la méditation

Enfin, Françoise Temmerman, CTA, psychologue et professeure de yoga, nous a partagé son regard croisé. La situation sanitaire n’était guère favorable à un déplacement jusqu’en Suisse, elle était avec nous via Zoom depuis la Belgique. Malgré la distance et l’écran, je l’ai ressentie comme très présente. Difficile pour moi de revenir sur son exposé, car j’ai été emporté dans son exposé et sa voix.

Elle nous a fait cheminer et faire des liens en présentant les apports de deux autres théories psychologiques : comme l’Internal Familial System de Schwartz et le dialogue intérieur de Hal et Sidra Stone. L’une des caractéristiques de l’AT est la recherche / construction de l’Okness à la fois chez l’individu et les groupes. Elle trouve que l’AT explique bien comment nous pouvons nous déconnecter de l’Enfant et comment lorsque nous sommes alignés, l’énergie peut se diffuser à travers nos trois États du moi. La méditation permet de nous reconnecter à l’ici et maintenant et c’est l’Adulte qui porte son attention sur cette énergie. Elle nous a également donné des réponses à la question « pourquoi nous perdons la confiance ? », qui furent très riches. En fait, conclut-elle, toutes ces méthodes sont des pratiques axées sur la relation corps-esprit, qui ouvrent l’accès au self.

Approfondissement

Durant l’après-midi, les participant·e·s purent approfondir leur expérience de la méditation et autres pratiques présentées par nos trois intervenantes.

C’était la première fois que je participais à une journée de formation de l’ASAT-SR. J’en suis ressortie définitivement convaincue que le travail corporel est un complément indispensable pour compléter et soutenir le travail thérapeutique. En tant qu’Analyste Transactionnelle, j’y ai retrouvé ce que j’aime dans notre communauté : une qualité dans la relation avec les personnes présentes, connues ou non, des échanges nourrissants. En tant que nouvelle membre du comité, je suis ressortie convaincue que de telles journées renforcent nos connaissances et notre réseau et en tant qu’être humain, nous devons oser, malgré le COVID, nous rencontrer, retrouver le contact, dans le respect des besoins de chacun·e.


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